dimanche 29 mai 2016

Gros mais pas gris !

Etre gros, c’est moche. « On » nous le dit dans les magazines, à la télé, « on » nous le dit en long, en large et en travers. Et pourtant, certains d’entre nous, s’obstinent à vouloir rester gros ! Un comble ! D’autant plus, que partout, « on » nous explique comme c’est facile de maigrir.

Je ne vois donc pas d’autre explications : nous, les gros, le faisons exprès. Probablement pour gâcher le panorama  des gens normaux.

Aussi, quand « on » m’a dit, cette semaine, que ma fille était trop grosse, j’ai suis passée par plusieurs phases…
-         Raisonnable : Oui, c’est vrai qu’elle a pris du poids
-         Complexée : OMG ! Elle va devenir comme ses parents !
-         Coupable : C’est tout de ma faute ! Je suis une mère de merde !
-         Agressive : T’as que ça à me dire bouffonne !
-         Pratique : En cas de vent, elle ne s’envolera pas…

J’étais en mode Cyrano et sa – fameuse – tirade du nez. Et, pendant que je me disais, que ce genre de réflexions « je me les sers moi-même, avec assez de verve, mais je ne permets pas qu’un autre me les serve », mes yeux se sont posés sur « on ». Et, je me suis aperçue qu’elle était grise.

Ça m’a rappelé un souvenir : quand j’étais enceinte, pendant une visite, on m’a envoyé voir une nutritionniste, qui m’a demandé ce que j’avais mangé pour le petit déjeuner. J’ai répondu : « deux croissants ». Et là, je me suis fait incendier ! Elle m’a dit texto que j’étais « une mère indigne » ! Je n’étais même pas encore mère que j’avais déjà tout raté. Ce constat anticipé m’avait fortement contrariée. De retour dans le cabinet de la gynéco, et alors qu’elle me demandait comment c’était passé le rendez-vous, je me souviens lui avoir répondu qu’à choisir, je préférais rester enrobée, que de ressembler à sa nutritionniste. Regard surpris. « Vous l’avez vue ? Elle est grise. Franchement : elle a l’air de sourire quand elle se pince, elle a les cheveux ternes, le teint terne, l’humour terne. Non mais sérieux, elle fait peur ! Vous êtes sûre qu’elle est bien placée pour donner des conseils ? Moi, je crois que c’est d’un bon steak qu’elle a besoin ! » Suite à cette réflexion, avec laquelle la gynéco, hilare, a visiblement été d’accord, j’ai été dispensée de visites avec la nutritionniste.

Quinze ans plus tard, revoilà donc « on-les-bons-conseils ». Et encore une fois, il s’agit d’une personne grise. Hasard ou fatalité ? Je me pose des questions : Est-ce que tous les gens en bonne santé sont gris ? Il me semblait pourtant le que le bêta-carotène était bon pour le teint… Est-ce que seuls le saucisson, le vin et le chocolat donnent bonne mine ? Ou alors c’est la frustration qui rend fadasse, terne, limité anémié, l’air d’avoir un poireau enfoncé dans l’c… ?

Est-ce que des scientifiques se sont penchés sur le sujet ? Et les militaires ? Parce que si ça se trouve, la réponse à toute cette violence galopante est là : si ça se trouve tous les gens aigris, agressifs, cons, ne sont pas foncièrement méchants : ils ont peut-être juste faim. Ils sont peut-être juste nutritionnellement frustrés. Ils manquent de sucre, de gras, de vie.

Si ça se trouve, les éclairs au chocolat pourraient sauver le monde…

Andréa, en pleine réflexion…

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