Bon, bon,
bon… Donc, cette semaine, le thème des jeudis de l’éducation est
« s’impliquer à l’école de nos mômes ». Et, encore une fois, c’est un
sujet qui me parle.
Je n’ai
jamais été une grande fan de l’Education Nationale. Les grands principes d’éducation,
en général, me filent de l’urticaire. Et du coup, en mère un peu barrée,
flippée et (trop) fusionnelle, il était impossible pour moi de ne pas m’impliquer
dans la scolarité de ma fille. Parent d’élève depuis la maternelle,
accompagnatrice, pâtissière, bénévole universelle… : la totale.
Mais ce dont
je voudrais vous parler aujourd’hui, c’est d’un projet ludo-pédagogique, que j’ai
imaginé pour mon ado. Le projet « B et G ». Nos initiales pour notre
projet :
Tout a
commencé en 2013. L’ado était en 5e. Sa prof de français donne à la
classe « le voyage inspiré » de Jean-Côme Noguès à lire.
C’était le
mois d’octobre, il faisait gris, elle attendait les vacances et son
anniversaire, bref l’histoire de Christophe Colomb a fait un bide.
Pour la
soutenir et aussi pour l’encourager à lire, je lui ai proposé de le lire aussi
pour qu’on en discute.
C’était le
mois d’octobre, il faisait gris…. Bref j’ai passé une après-midi entière à lire
et l’histoire de Christophe Colomb est passée à deux doigts de faire un second
bide. Mais bon… Pleine de bonne volonté je lance la discussion : comment t’as
trouvé ? ça t’as plus ? c’était chouette hein ?
Mes questions
étaient plus longues que ses réponses : moué… bof… ché pas… Le flop total.
Comme les
vacances étaient à portée de main, je lui propose de résumer le livre en un
roman-photo, fait avec des Playmobil. On réfléchit, on discute autour du livre,
on fait un story-board et nous voilà à plat-ventre dans le jardin en train de
photographier des Playmobil costumés avec des kleenex et du scotch.
L’objectif
de réhabilitation du livre était atteint, le résultat n’était pas trop vilain mais après ? L’histoire aurait pu
s’arrêter là.
Mais une
idée me traverse l’esprit : il est toujours en vie Jean-Côme Nogués ?
Google me dit que oui. Je passe donc un coup de fil à la maison d’édition en
demandant gentiment comment le joindre. La dame me dit de lui envoyer une
lettre, qu’elle la lui transmettra. Sans trop y croire, on envoie. Et quelques
jours plus tard, on reçoit une superbe lettre manuscrite ! L’ado est
stupéfaite ! Fière mais sciée que l’auteur lui ai répondu.
De là, elle
fourmille d’idées, d’attentes, d’envies. Il lui faut d’autres projets. Le mois
suivant on s’attaque à l’émission « maison à vendre » : on
ravage la maison des Playmobil, la nôtre est un champ de bataille. On créée une
page Facebook pour partager nos créations.
Si Stéphane
Plaza boude notre courrier (apparemment il n’aime pas être comparé à un
Playmobil, les magazines people lui ont souvent fait le coup), sa décoratrice,
Sophie Ferjani, aime le roman-photo et le partage avec ses copines.
« B et
G Créations » est officiellement lancé.
L’ado
continue d’imaginer et embraye sur un calendrier de l’Avent (24 jours / 24
images).
Puis elle
trouve que les histoires c’est bien, mais qu’inventer les siennes c’est mieux :
Elle en réalise une courte sur un resto, puis un coiffeur et plus tard sur un
dinosaure dans les glaces (en plein mois d’août, elle a foutu du talc de
partout).
En
parallèle, je trouve sur Internet, un concours photo proposé par une galerie d’art
et un artiste/photographe/collectionneur-de-playmobil. On se lance. Sa photo
est primée. Elle passe dans le journal. C’est la fête ! Et je me dis, que
comme elle ne peut pas faire de sport (lire les billets de la rubrique l’Educ’
Nat’ et moi), finalement les concours c’est pas mal du tout pour l’estime de
soi. J’en dégotte un deuxième. Sa photo est encore primée. Entre temps, elle
rencontre « Emma » de « Scènes de ménage » et « Fabien »
l’encourage lui aussi. L’aventure continue et s’emballe même.
Pour les 40
ans de Playmobil, on lance un marathon photo : 40 ans / 40 semaines / 40
thèmes / 40 photos. Je vous le dis : 40 semaines c’est vachement long !
En aout
2014, je trouve sur Internet, un concours-photo organisé par Playmobil France.
Les auteurs des 40 photos choisies par le jury recevront un Playmobil 60 cm
(ceux des magasins) et UN d’entre eux son poids en Playmobil. Elle me dit :
mon poids en Playmobil ? Bof, j’ai déjà tous ceux que je veux mais le
Playmobil 60 cm il me le faut ! Chaque jour qui passe des dizaines d’images
viennent grossir l’album du concours. Plus de 1500… si je doute, elle pas du
tout. Et elle a raison puisqu’elle remporte un Playmobil 60 cm pilote d’avion. Sur
ce, elle remporte encore un prix dans un petit concours, rencontre Teheiura de
l’émission « Koh Lanta » et repars pour un calendrier de l’Avent.
Toujours en décembre 2014, on lui demande de venir faire des animations avec
son sous-marin Playmobil lors d’une exposition de jouets, au Musée de la
Plongée.
A l’été
2015, je trouve, encore sur Internet, un grand concours-photo proposé par la
ville d’à-côté. Le sujet est de mettre en valeur le patrimoine local. Rien à
voir avec les Playmobil. Donc je lui propose un devoir de vacances :
trouve une solution pour mettre en valeur le patrimoine avec des Playmobil. Une
de ces photos est primée et deux sont choisies pour l’exposition qui en
découle.
Un peu de
répit en 2016 ? Pas sur… la voilà repartie pour 2 nouveaux concours.
Finalement s’impliquer
à l’école c’est quoi ? c’est faire du bénévolat dans les petites classes :
aller se balader, aider la maitresse, faire des gâteaux, moucher des nez. Se
rendre utile en profitant encore un peu de son enfant. Et puis d’un coup, tout
s’arrête : au collège on te fait clairement comprendre que… tu dégages. On
n’a plus besoin de toi, tout est fermé et même en tant que parent d’élève, ton
rôle est très limité. Alors pour continuer à t’impliquer et du coup partager
des choses avec ton gamin – parce que soyons réalistes, entre les cours, les
devoirs et deux/trois activités extra-scolaires il ne reste plus beaucoup de
temps pour faire des choses à deux – il faut, à mon avis, entrer dans les
cours. Essayer de rendre le programme d’histoire un peu moins soporifique,
aller au musée, relooker les livres avec des Playmobil, bref s’adapter. En d’autres
termes : grandir en même temps qu’eux.