jeudi 8 janvier 2015

A Charlie.

J’étais partie pour aller au cinéma, avec ma fille. On a ri, on a chanté. Et puis on est rentrées. Et on a appris la nouvelle. Ou plutôt : on a pris la nouvelle… en pleine gueule.
Le choc.
L’ado-naissante ne saisit pas l’ampleur de ce qui vient de se passer. Pendant qu’elle vaque à ses occupations, je suis scotchée devant BFM.
Charb, Tignous, Wolinski, Cabu… j’hallucine.
Toutes les chaines ont bouleversé leur programmation, les réseaux sociaux s’emballent, les commentaires affluent de toute part. Sur la blogosphère les premiers posts apparaissent. Mais pas ici. Moi je ne peux pas écrire. Je reçois trop d’informations d’un coup, mon cerveau bugue. Il va me falloir du temps pour digérer.
Si la nuit a été courte et mauvaise, elle a au moins fait renaitre l’irrépressible envie d’écrire, qui revient ce matin et qui reviendra toujours.
Cet attentat ce n’est pas rien.
Au-delà des vies sacrifiées, c’est une menace latente qui (re)devient réelle. C’est un retour à la peur comme en 1995. Une inquiétude et un sentiment d’insécurité que les parisiens connaissent, parce qu’en 95 on y était. C’est aussi, évidemment, pour le monde entier, le spectre du 11 septembre qui refait surface.
Au-delà de Charlie Hebdo, c’est la liberté de la Presse qui est remise en question et pire, la liberté d’expression. Une liberté d’expression déjà tellement mise à mal, qu’il était salutaire pour nous tous de voir en Charlie Hebdo, LE village gaulois, qui résiste encore et toujours. En 2011, le village avait été rasé. Mais les gaulois étaient revenus. Aujourd’hui, ce sont les gaulois qui sont morts. Et mes souvenirs d’étudiante avec eux.
Mais au-delà de tout cela, de la peine et de l’horreur, c’est la perte incommensurable d’hommes et femmes à l’esprit libre.
 
 
 
A Charlie
Aux morts
A Charb, Tignous, Wolinski et Cabu,
qui avez construit ce que je suis.
 
 

 

 

1 commentaire:

  1. Aujourd'hui, je suis allée au rassemblement pour "Charlie", dans la foule un couple s'approche et me dit : "mes condoléances"... y'a eu comme un blanc... et la dame d'insister : "vous êtes bien journaliste ?"
    "oui"
    "alors je voulais vous présenter toutes mes condoléances !" et du coup, les gens autour, ont opiné et présenté leurs condoléances aussi.
    Je vous le dis : c'était surréaliste !

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